Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, aurait-il oublié le projet de recherche minière de La Fabrié ?

Toujours aucune parution au journal officiel concernant la réponse qui aurait pu être apportée à la demande de permis déposée par Tungstène du Narbonnais le 7 août 2018.
Pour autant, le ministre n’a pas l’air de vouloir oublier le tungstène :

  • En 2019, le tribunal administratif de Toulouse annule le permis de recherche ariégeois.
  • En 2020, la cours administrative d’appel de Bordeaux confirme ce jugement.
  • En 2020 encore, le porteur de projet « Variscan », à l’issue du délai légal de 2 mois, n’a pas fait de démarches pour se pourvoir en cassation auprès du Conseil d’État
  • En 2020 toujours, la commune de Couflens et les associations partenaires ont étés informées qu’un « recours en cassation » avait été présenté par « Monsieur le Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance » .

Pourquoi tant d’acharnements de la part du ministère ?

Le tungstène est l’élément chimique qui a le plus haut point de fusion de tous les métaux, la plus faible pression de vapeur et la plus grande résistance à la traction. Toutes ces particularités en font une substance particulièrement adéquate pour certains usages. L’Europe a établi une liste d’une trentaine de matières premières critiques parmi celles-ci on retrouve le tungstène.

Des substances critiques à tout prix !

Cette haute « criticité » est la vision des pays dît développés, dont l’activité industrielle est largement orientée vers les nouvelles technologies. Selon nos gouvernements, ces matières premières pourraient se trouver en situation de pénurie dans un proche avenir. Pour faire face à cette situation, la commission européenne a lancé un plan d’action intitulé : Résilience des matières premières critiques: la voie à suivre pour un renforcement de la sécurité et de la durabilité.

Pour ces substances l’Europe envisage une augmentation de la demande d’ici 2050. Des augmentations allant de 110 % jusqu’à plus de 1 000 % pour certaines dans un scénario de réchauffement climatique où l’on ne devrait pas dépasser le + 2 °C.

Des métaux et des terres rares pour une transition verte et numérique pour atteindre la neutralité climatique à l’horizon 2050 !
La belle illusion !

L’augmentation exponentielle de la demande de toutes ces substances pose la question de leur épuisement. Différentes études mettent en exergue que l’extraction de nombreuses ressources a atteint un pic ou l’atteindra au cours du siècle et de fait leurs consommations sont physiquement insoutenables.

L’urgence est donc de réduire la ponction constante de ces ressources et non d’élaborer des plans pour sécuriser leurs approvisionnements !

Dans son plan l’Europe identifie deux critères qui freinent la réalisation de projets visant à s’approvisionner en matières premières critiques :

  • La diversité et la longueur des procédures nationales d’autorisation. (Un projet de modification du code minier a vu le jour en France dernièrement : Le gouvernement déroule le tapis rouge aux industriels)
  • Le faible niveau d’acceptation par le public de l’exploitation minière en Europe.

Une pointe d’acceptabilité sociale à notre attention, une touche d’allègement administratif à l’attention des investisseurs et le tour est joué !

Tout n’est donc pas terminé,
le ministère ne nous a certainement pas oublié
Restons mobilisés !

Pour aller plus loin :

Sources et références :

https://stopminesalau
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tungstène
https://journals.openedition.org/temporalites/5677
https://eur-lex.europa.eu/
https://rmis.jrc.ec.europa.eu/