Le confinement, pour le Tungstène…, c’est à VIE !

Vous êtes, nous sommes confinés pour quelques semaines au cœur de nos maisons, mais pour le tungstène, c’est sous forme de scheelite au cœur des roches sédimentaires qu’il est confiné.
Et à vie, sauf si …

Que trouve-t-on également dans ces roches ?
De la trémolite !

Si le tungstène devait être « déconfiné », cette trémolite se retrouverait dans l’environnement. Dans certaines conditions, la trémolite est plus connue sous le nom d’amiante.

De l’amiante ?

Lors de la réunion publique du 3 décembre 2019, les directeurs de «Tungstène du Narbonnais » ont été questionnés sur ce sujet :
« Dans votre mémoire technique déposé pour l’obtention du PERM, il est mentionné pages 19, 25 et 43, la présence de trémolite mélangée avec le minerai recherché. Or la trémolite est un minéral pouvant constituer une des formes d’amiante, l’Agence Régionale de la Santé (ARS) d’Occitanie attire votre attention dans son avis rendu le 7 mai dernier sur la similitude avec les mines de Salau dans l’Ariège où on déplore des travailleurs qui seraient morts à cause de l’amiante de cette mine. Comment allez-vous prendre en compte cette problématique ? »

Alors, qu’ont-ils répondu ? 

« Nous ne sommes pas « aware », nous ne sommes pas alertés, conscients, au courant de ça, mais il faut juste quand même dire quelque chose c’est que on n’est pas dans le business de tuer des gens, s’il y a un risque nous ne ferons pas ça s’il y a un risque nous ne ferons pas ça. »*
Manifestement gênée par la réponse faite par le président de «Tungstène du Narbonnais», l’agence de communication a alors exigé qu’une autre réponse lui soit apportée :
« Je pense en fait qu’il nous faut une réponse plus précise, plus technique, et surtout plus scientifique que ça… »*
Réponse de l’un des directeurs de «Tungstène du Narbonnais» :
« Ce qu’il dit, c’est qu’effectivement, il est possible que la trémolite soit présente sur ce site… Mais pour préciser et pour mieux connaître les choses, nous avons besoin de pousser les études et donc de faire des forages… »*

Les deux réponses citées ci-dessus,
sont contradictoires et mettent en lumière
soit l’amateurisme des protagonistes,
soit leurs mensonges.

En date du 20 décembre 2019, Stop Mines 81 a saisi l’ARS Occitanie par lettre recommandée avec accusé de réception pour lui signifier la présence de trémolite sur le secteur, en soulignant le fait que celle-ci est mentionnée dans plusieurs documents, dont le mémoire technique et le programme des travaux de « Tungstène du Narbonnais ». Une copie de ce courrier a également été adressée pour information, au Ministre de l’Économie et des Finances, au Préfet du Tarn, au Maire de Fontrieu et à la DREAL Occitanie.

En parallèle, Stop Mines 81 a, dès la mi-décembre, pris contact avec l’ADDEVA 81 (Association Départementale De Défense Des Victimes De L’ Amiante). Plusieurs adhérents avaient déjà pu rencontrer l’un de leurs membres à Salau, en juillet 2019. Une rencontre entre nos deux associations a eu lieu à la mi-janvier. Ils nous ont spontanément proposé leur aide, tant au niveau financier que juridique. Grâce à leur intervention, un rendez-vous avec un cabinet d’avocats, a pu avoir lieu le 14 février dernier.

Historique général
de la problématique « amiante »

Les effets néfastes de l’amiante sont une évidence pour tous, mais ce que l’on sait moins, c’est que les premiers soupçons sur la dangerosité de l’amiante ont été émis au tout début du XXe siècle (Rapport de l’inspecteur du travail Auribault – 1906).

L’exemple de la mine de tungstène
d’Anglade en Ariège

En 1968 à Couflens en Ariège, la société SMA embauche du personnel pour effectuer les travaux préparatoires à l’ouverture de la mine. Tous ces personnels sont soumis à un examen médical et radiologique et tous présentent des poumons nets, sauf deux personnes. Les personnels recrutés par la suite seront soumis aux mêmes diagnostics médicaux avant leurs embauches.
En 1971 la mine de tungstène démarre son exploitation… Parmi son personnel, un habitant de la commune de Couflens qui n’a jamais travaillé en dehors de la commune.
En 1972, cette personne présente des gènes respiratoires : les pneumologues du CHU de Toulouse diagnostiquent alors des «plaques pleurales en cours de calcification».
Quelques années plus tard, en 1983, on diagnostique chez ce mineur, une asbestose (maladie professionnelle due à l’action de poussières d’amiante sur les poumons) alors qu’il n’a jamais été exposé à l’amiante avant de travailler à Salau !
A la fermeture de la mine en 1986, plusieurs décès de mineurs (mésothéliome, cancers et problèmes pulmonaires) ont déjà été constatés.

Ce que nous voulons ?

C’est que le tungstène et sa trémolite demeurent confinés, et que nous puissions toujours préserver le bon air de nos montagnes, afin qu’il ne soit jamais pollué par les travaux miniers.

Ce que nous ne voulons pas ?

Des emplois qui empoisonnent les ouvriers, les riverains et nos enfants !





*extrait de la retranscription de la réunion

Sources :
http://www.inrs.fr/risques/amiante/historique-problematique-amiante.html#5128c753-47b7-4abe-b7ac-39b99028a558
https://www.stopminesalau.com/informations/historique/